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                                                            © Clo Hamelin 

                                                    

    À plat sur l’unité de la terre,

    le dos dans le silence de l'humus.

    Une quiétude vibrante de mille pétales bleus.

    Du nid de larves, fourmis volantes

    s'élevant aux nuages — petites vies fragiles et nécessaires.

    Un milan bondissant de la ramure ardente.

    Irisation de l'eau dans l’éclat de lumière.

    Le ronflement soudain d’un volatile d’acier,

    l’apaisement dérangé, égratigne la vie.

    Le ciel zébré de blanc, salamandre funeste

    qui trouble tout le bleu.

    Elle s'étire à se perdre,

    s’allonge dans l’indigo,

    se déplie comme un membre,

    s’étire jusqu'à faiblir.

    L’accalmie revenue, elle n’est qu’un souvenir.


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    Qu’importe les iconoclastes, ils n’ont rien vu de la pouponnière d’âmes.

    Ils ne connaissent pas les passages lumineux qui mènent à l’Immortalité.

    Ils ignorent tout de Chandramas, chère déesse lunaire à l’amrita inaltérable,

    Au pouvoir d’oublis de nos concupiscences et autres turpitudes terrestres.

    Ils n’ont que de coutumes insultes vers les dieux qui nous sauvent,

    Quand nous voulons bien les accueillir.

    Pour les entités sans résilience, sans aucune rédemption,

    Qui ne pensent pas l'Univers et la Terre

    Comme des Touts indissociables de notre essence,

    Alors, ceux-là finiront par se taire,

    Car jamais ils ne retrouveront leur Eternité. 

    Eternité…

                                                                                                 © Clo Hamelin Montage


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  • Ecriture sur l'écrit

                                                              © Clo Hamelin
    Toujours debout à l'aube. J’avais ouvert les yeux sur le jour se levant, avec l’idée qu’à présent l’écriture serait mon chemin.
    Tant de désirs de créations, un seul à présent semblait à nouveau avoir la primeur.
    Le dessin m’enchantait, après une esquisse terminée, je rayonnais intérieurement.
    La photo me passionnait, aux promenades dans les lieux insolites que je figeais dans la nuit de la salle de bain transformée en labo.
    Où seul le halo rouge de la lampe guidait mes gestes dans l’obscurité de la cuve.
    Et en sortir comme par magie un cliché noir et blanc, aux contrastes de l’existence.
    Quant à la musique, une fée il y a longtemps s’était penchée sur mon berceau et m’avait dotée de cordes vocales à l’oreille musicale ;
    j’en jouais avec bonheur et chaque note était une compagne sur laquelle je m’envolais.
    C’est là que je m’épanouissais le plus physiquement.
    Et chacun autour de moi, les amis, me conseillant de plus en plus souvent de persévérer dans le chant.
    J'ai fait naguère la comédienne, assez souvent dans mes débuts, mais la mémoire m'a fait défaut après un gros chaos de voie public et de carlingue enfoncée, je décidais d'abandonner une scène sans en être peinée.
    Trop de choses à ailer, à choyer, sur lesquelles s'attarder.
    L’écriture était un monde à part.
    Secrète, faite d’une solitude qui fait que l’on s’y enfonce, d’une impalpable jouissance et d’une peur de s’y confronter.
    L’écriture était indocile mais sitôt qu’on l’apprivoisait et qu’on lui laissait vivre sa vie, c’était un orgasme des mots en entraînant d'autres, s'épanouissant dans leur sens respectif.
    D'autre fois plus rien.
    Une espèce de vide où l’on se sent incapable, où l’on se dit que l’on a passé un bon moment à délirer mais qu’il est impossible que ces quelques lignes tiennent la route.
    On n’a plus d’idées.
    La source est tarie.
    Les mots ont décidé de se taire.
    La feuille blanche est là, ou plutôt l’écran lumineux aux paramètres techniques et à la froideur toute informatique.
    L’abîme en est tout autant vertigineux.
    Le précédent écrit de cent soixante page était terminé après dix ans de chantier.
    Un chantier laborieux, bourbeux, cahotique, contradictoire et schizophrénique.
    Puis j’avais taillé dans la viande à grand coup de couper, couper-coller, gardant certains passage dans un fichier-reliquaire.
    Ces paragraphes donnant lieu plutôt à d’autres histoires, bien spécifiques.
    Mais j’avais pu considérer, enfin, le mot "Fin" comme définitif.
    Enveloppé dans du papier craft, le manuscrit pouvait désormais aller rejoindre les piles d’écrits
    dans les greniers secrets et érudits des éditeurs.
    Faire la queue dans leurs préférences.
    Attendre d’être rejeté ou lu, en partie, pour sans doute se faire rappeler à l'ordre, et ne pas correspondre à la collection.
    Ou bien, si la bonne fée des Lettres s'est entichée de l'Histoire se voir peut-être choisi parmi les préférés pour s’afficher en devanture.
    On verrait bien.
    Quels étaient les critères ? je l’ignorais.
    Avec cette sale habitude d’aimer rêver je le comptais parmi les élus d’une maison d’édition.
    Vanité d’auteur ? Sans doute.
    Il n’en restait pas moins que l’anxiété m’avait habitée.
    En avoir peur quelquefois, et ressentir le regret de ne pouvoir s'y remettre, le mal de l'écriture.

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    A mon Amour…

                                                                                                    © Reej Hamelin "Un Ange passe"

     

    Mon astre songeur et délicieux,

    de ta main légère, tu frôles mes plis,

    les rendant vertueux.

    Ils brandillent de rires et de Lumière.

    Ce fleuve de notre chambre, ondoyant librement,

    accueille tous les rêves, les flambeaux rayonnants.

    Quand je t’ai retrouvé sur le bord du canal,

    après maintes années, siècles et escapades,

    j’ai senti le parfum d’un ami retrouvé.

    Jamais l’un de l’autre nous n’étions éloignés.

    Dans l’univers intime de chaque cellule de nous,

    il est un anneau d’or, d’alliance, d’éternité,

    que nous ne pourrions pas des mémoires retrancher,

    qu’après des vies passées, nous retrouvons indemne.

    Des existences obscures, de brillantes destinées,

    des jours au bord de l’eau accueillant les poètes,

    quotidiens caboulots, de tristesse et de rires.

    Des vies d’apothéose, de succès et de gloire.

    Des désordres sans fin, de gothiques palabres.

    De royaumes celtiques, des vies de Préhistoire.

    Mais l’apogée ultime n’est-il pas en nous-mêmes…

    Dans ce monde choisi malgré toute cette haine ?

    Que nous chaut cette triste faconde.

    Nous nous sommes retrouvés parmi les destins crus.


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    Veiller sur la Vie

                                                                                                        © Clo Hamelin

     

    Dans les chaudrons de l’Humanité

    mijotent des bouillons amers.

    Un hymne rageur et fabuleux

    déferle sur les landes, dans les rues, dans les cœurs.

    Une ballade méfiante et rebelle,

    arborant des attentes, des craintes, des langueurs.

    Le cri clair des enfants résonne comme cristal pur,

    et clame dans l’air chaud, rebondit sur les murs,

    soufflette ma peau d’âme, taloche mon grand âge,

    et me hurle au visage nos incessantes bavures.

    Et pourtant… un coin d’arbres fleure bon l’épanoui.

    Il n’est pas de plus belle ivresse que la nature.

    Que l’ombre du cyprès, que la calme verdure.

    Ingénus nous sommes, du latin « né libre ».

    Naïf nous resterons, du même latin « natif ».

    Natifs de la terre ! sachons la révérer…

    Chaque rayon de soleil est une fenêtre ouverte.

    Au coin de nos alliances, nous veillerons la Vie.


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