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Par Clo H. le 2 Mai 2020 à 11:50
© Clo Hamelin
La saison du regain frappe à la porte close.
Aux fenêtres impassibles, les oiseaux sont en fête.
Vent de terre déchaînant les relents méphitiques
d’une attaque soudaine, ébranlant tous les corps.
Nous restons interdits, inquiets et méprisés.
Les rues comme esseulées hantent douloureusement,
au long des villes nues, sans amour ni revif,
promettent de vilains jours et de fatales nuits.
Nous ne retrouverons plus l’allégresse initiale.
On nous a trop battus, dévalués, offensés.
On a créé en nous le dégoût viscéral.
Nous sommes dessillés irrémédiablement.
Il a fallu ce germe pour rassembler nos forces,
réaliser soudain que nous sommes à genoux,
et ne plus accepter cette pauvre pitance.
Le printemps se réjouit de nous voir si vaillants.
Si éveillés et prêts à soulever des montagnes.
De changer de décor, de lois, de paradigme.
Et de mettre à la porte l’immature tyranneau
ainsi que sa traînée d’inconséquents larbins.
Émergeons de tous nos tombeaux d’habitude.
Quittons nos hardes blêmes, nos idées corrompues.
Après cet ouragan infâme sur nos têtes,
retissons les branchages de l’authenticité.
Redevenons l’Humain que l’on a oublié.
La saison du regain est à la porte ouverte.
La terre nous remerciant de cette âpre ordalie.
Chantons le merle bleu, les cerises offertes.
Le pouvoir de nous-mêmes, les ami(e)s retrouvé(e)s.
Libertés re-conquises sur les plaies du passé.
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Par Clo H. le 15 Avril 2020 à 12:38
© Clo Hamelin
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Par Clo H. le 20 Mars 2020 à 18:53
© Clo Hamelin
Je passerai par la porte du mur,
nourrie du mycélium céleste.
Je n'attends rien de particulier,
sauf à en sortir la plus humble possible.
Reconnaissant mon ignorance,
plus courageuse sans témérité,
plus sage sans outrecuidance,
moins impatiente devant l’inertie,
plus empathique face au tyranneau.
La sagesse essentielle contre l'adversité.
Je passerai par la porte du ciel, éclaboussée d'écume.
Revenant d'outre-monde, soulagée du retour,
je saluerai les vestiges anciens qui nous ont assombris.
Sans aucune vindicte, mais juste pondérée,
je passerai près d’eux, balayant l’aversion.
Je ne suis que passante, mais je n’oublierai pas…
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Par Clo H. le 11 Mars 2020 à 09:41
© Dessin Clo Hamelin
Que deviendrions-nous sans l’insensé mythique ?
Fabuleuse gnosie berçant lointainement…
Odes éblouissantes qui rythment nos éthiques.
Que deviendrions-nous si le rêve s’estompait ?
Si la légende obscure nous empêchait d’écrire…
Attendrissante idée qui fleurit les papiers,
abreuve les porte-plume, colore les pinceaux,
nourrit les têtes folles de perceptions soudaines,
de salamandres bleues qui enivrent les cœurs.
Imagine, mon Grand Pan, ivre de capiteux,
sidérant mycélium pour mieux peindre l’aurore,
jamais je n’oublierai tes tendres envolées
bourgeonnant au Parnasse pour mieux nous éclairer.
Et toi rêveuse Calliope qui cahote les mots,
ouvrant tes voiles purs comme une eucharistie,
nous nous abreuverons à tes sources limpides.
Instituant une terre où l’ingénu poète résidera en souverain,
nous serons toujours là à sauver notre monde,
car la veine visionnaire aura force de loi.
Gambadera longtemps par-dessus les vallons,
une lyre délicate au cœur de nos raisons.
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Par Clo H. le 7 Mars 2020 à 17:36
© Clo Hamelin
Les sens sont mêlés, tout est fait d’opposés.
Le blanc se change en noir,
la joie devient la peine.
L’affliction se retourne pour éclore en gaieté.
D’un jour à l’autre change, c’est ainsi que l’on aime.
Que cette vie nous tient, acceptons-la ainsi, il n’est rien d’autre ailleurs.
Tout est là sur le sol où nous avons versé.
C’est le courant fluide qui s’impose à l’esprit,
qui envahit le cœur, notre corps engourdi.
Nous n’aurions pas de joie si nous n’avions la peine,
cueillir juste chaque chose différente en elle-même.
L’accepter, la choyer, elle sera plus docile et facile à comprendre.
S’opposer à l’épreuve, c’est rejeter soi-même,
car nous sommes l’origine de tout ce qui advient.
La pierre d’achoppement deviendra moins abrupte si l’on sait la saisir,
la prendre à pleine main.
Le mouvement qui va, le mouvement qui vient
nous enseignent la connaissance de nous.
Les erreurs n’en sont pas, écueils emplis de sens,
simplement des vétilles, un accroc au genou.
Cela paraît parfois un goulet insolite,
mais si l’on sait attendre et un peu se poser,
il devient un passage imprégné de rosée.
Il n’est point de nuages sans éclaircies soudaines,
de tristesse implacable sans un bonheur intense.
La douceur s’épanouit en éloignant la haine,
en dansant sur le jeu de ce mystère immense.
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