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    Vous ne saurez jamais…

     

    Jamais vous ne connaîtrez nos endroits, nos lieux d’amour et d’échanges.

    Vous ne vibrez qu’avec la haine, le profit des autres, dénués d’éthique,

    juste l'inféodation du monde et de la joie.

    Donc, vous ne saurez pas.

    Vous réservez en vous-mêmes votre haine de nos vies.

    Vous rêvez de nous voir sous le joug de vos buts médiocres, de vos servitudes atroces.

    Vous demeurerez toujours comateux de nos exhalaisons, de ce qui nous anime.

    Vous ne nous connaissez pas…

    Mon allergie féroce contre vos flans, n’a d’égale que ma compassion envers vos perversions.

    Vous n’irez pas jusqu’au tréfond du ciel éclaboussé de bleu. Vous ne connaissez que l’opprobre, la flétrissure amère.

    Comme je vous plains, hommes de peu de foi, de peu d’extase, que celui de vos prébandes acides.

    Comment pouvez-vous jouir de tant d’éclaboussures…

    Vous perdez la Terre et son humus, sa joliesse au creux des vagues, au creux de son bois.

    Vous ne régnez que par cette salissure exempte de toute clémence.

    Allez-vous nous rendre la vie âpre à ce point que nous ne sachions plus qui nous sommes ?

    Allez-vous vous tirer des balles aux pieds, sans plus raisonner, et qui n’ordonneront rien de bon,

    juste à vous faire sourire, un plaisir prompt ? un contentement de vous, une arrogance caustique.

    Nous sommes las de vous entendre, de vous voir vous réjouir de nos corps affligés.

    Vos turpides, vos scandaleuses, vos innomables gestes dignes des temps anciens

    aboutiront  à la fosse glaireuse qui vous est due.

    J’aspire qu’au jour où le chaos assombrira la terre, nous soyons tous à nous réjouir

    de notre solidaire étreinte contre vos sensuelles incuries.


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    Matin…

                                                                                                                          © Clo Hamelin

     

     Un bruit mécanique de tracteur qui rompt le ventre de la terre,

    cerné d’un brouillard de terreau s’élevant au soleil.

    Dès son effacement derrière la colline,

    tout redevient sincère comme l'accord primordial.

    Des ailes planent au-dessus des sillons.

    Un soleil estival caresse chaque chose, gentiment.

    Fraîche brise qui déploie sa candeur à la cime des frênes.

    Un clocher au loin s'envole sur l'air.

     

    Retour du bruit mécanique.

    Les ailes noires « corbesques » s'étirent au loin.

    Une ligne bleue de montagnes peint l'horizon.

    La masse d'acier jaune et verte apparaît à la crête.

    C'est un jouet d'enfant, manié par des humains.


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    Les Miraculé(e)s

                                                                                                      © Clo Hamelin                                                                                                 

     

    Débouler dans la vie presque nantie de rien.

    Enfants de géniteurs aux substances délétères,

    eux-mêmes privés d’amour, imbibés d’ignorance.

    Aux bancales postures imprégnées de vapeurs et de gestes hasardeux.

    Héritiers de la saveur immonde de leurs précédents pères.

    La grisaille au matin avec le ventre vide,

    et pleurer pour toujours de cette misère humide.

    Enfants s’extrayant des femmes chrysalides,

    vous portez malgré vous le désordre d’un monde infecté par l’inique.

    Hideuse hiérarchie des hommes.

    Abandonnés aux bords de l’enfance, anges qui n’y sont pour rien,

    sortant de l’antre de la terre, ils reviennent alentour pour tester l’incertain.

    Ils se sortent si bien du bourbier parental pour s’en aller ailleurs,

    recoller les morceaux pleins de victoires au cœur.

    Enfants de fraîcheur et d’air pur qui ne demandent qu’à vivre

    et fouler l’herbe tendre, habités de sagesses ancestrales,

    retrouver leurs nuages de candeur par d’envolées astrales.

    Ils combattront le bilieux désenchantement du monde.

    Il nous faudra sans cesse retendre le métier

    pour finir par comprendre l’étendue de la vie et son puissant levier.


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    Les prières chretiennes sont aux prières bouddhistes

    ce que les prières juives sont aux prières musulmanes

    si tant est que l’origine du vœux soit à l’aune du plus profond de soi,

    où suinte l’exactitude de ce qui nous habite et qui indique la direction du vrai.


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    Danse avec tes limites, comme les arbres…

                                                                                                      © Clo Hamelin

     

    Seigneur du Monde, je te vois, ta franche écorce

    rugueuse et tendre se serre contre moi.

    Ta sève un peu plus loin, ton sang est sous ma peau.

    Tu voyages près de moi depuis la nuit des temps.

    Tu as tout en toi pour me sauver la vie.

    M’inspirer de toi, ne pas t’abandonner pour d’autres galaxies.

    Tu es né avant moi, avant mes vieux ancêtres.

    Tu es resté debout de toutes les tempêtes.

    Tu es mon aîné, je me dois de t’écouter, tu as tout à m’apprendre.

    Tu transformes tes limites en aubaine,

    alors que pour moi elles deviennent une peine,

    démarcation, frontière, mur, zone douanière…

    Aucun combat contre tes limites, tu danses avec elles.

    Toujours vers le haut tu pousses avec lenteur.

    Ta vigilance est telle qu’elle te donne des ailes.

    Sans bouger, tu dois te restaurer avec ce qui éclot autour de ta grandeur.

    Tu as pris tout ton temps pour faire cette harmonie.

    Là où tu es, d’où tu es né.

    Juste de l’eau, et du soleil, la vie…

    Cette chimie de ton être qui nous tient à merveille.

    Véritables échanges, tes palmes dans le vent sont essentielles à ton couvert.

    Ton seul rejet ? Primordial déchet, substantiel à nos vies :  l’oxygène.

    Sans toi, nous ne sommes rien…


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