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    Entendement parfait

                                                                                                  © Clo Hamelin

    De l’aube au crépuscule, je ne cesserai

    d’égrener la quiétude, le moelleux du dedans.

    La pleine exactitude des sens, une gnosie primordiale.

    Un entendement parfait pour tout ce qui existe.

    Une béatitude naïve comme les enfants. 

      


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    A genoux

                                                                                          © Clo Hamelin

    Certains ont l'arrogance de tenir le monde dans leur main.

    Dictant avec soin leurs lois, leurs principes, sans même se soucier de leurs actions délétères.

    Le bien-être des humains, de même que leur mal-être n'est pas leur propos.

    Leur préoccupation n'est pas de savoir si ce qu'ils projettent est bénéfique ou non à l'homo sapiens.

    Leur dédain, leur dégoût, leur bouffissure se traduisent par les profits démesurés qu'ils

    accumulent.

    Mais comme la seule subsistance de ces faiseurs de guerres est notre abdication

    et l'ignorance dans laquelle ils nous ont entretenus,

    il suffirait de ne plus vivre à genoux, ainsi ils n'apparaîtraient pas si puissants*…

    Pour en finir avec la soumission à l'ordre établi, il est conseillé de sortir de

    l'habitude, de l'encroûtement et des conventions.

    Ils nous ont appris à coup de publicités mensongères, de divertissements mollassons,

    de piètres lectures au message unique,

    d'ineptes musiques de variété qui n'ont rien de variées,

    d'éducation délétère, d'informations tronquées et mystificatrices,

    de promesses canulardesques à devenir de bons petits soldats,

    plombés que nous sommes par leur nourriture altérée et leur air irrespirable,

    qui avons perdu le sens critique, la remise en question de nous-mêmes et de ce que l'on nous propose. 

    Décervelés, nous sommes. 

     

    * « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux »

    « Discours de la servitude volontaire » 

    La Boétie

     

     


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    Souvenances…

                                                                                                  © Clo Hamelin 

     

    Tous mes dessins s'effeuillent au vent,

    tous mes poèmes enfilent le temps.

    Toutes les paroles reçues et les gestes tendus,

    tous les visages connus et les baisers reçus

    retournent au passé… au présent, à demain.

    De tout cela je n’ai rien négligé,

    de les avoir connus, de les avoir serrés, ce fut une fortuité.

    Mais quelle est cette larme à peine séchée s’abîmant sur ma peau ?

    Oh non, ne pleure nullement, et ne regrette pas.

    Au souvenir de tant d’êtres passés, qui ont compté…

    Mes innombrables mères, mes pères par millier,

    mes enfants devenus frère, mes sœurs devenues mères.

    Il a suffi d’un fleuve Léthé pour les y faire sombrer.

    Ils se sont perpétués, poussés d’un vent contraire.

    Souvenances d’étranges contrées, qui m’ont donné un goût amer,

    qui ne ressemble à rien.

    Regard sur le côté qui rappelle une étoile, une lointaine lueur,

    dans un jardin caché, que je n’ai pas trouvé.

    Un quartier que je n’ai jamais vu, d’un baume évocatoire.

    Une ombre sur la muraille, rappel d’une victoire après de longs combats.

    De toutes les vies passées, celle-ci baigne mon cœur.

    Elle est si souveraine que j’en suis redevable.

    Elle est belle cette vie, même si sa déchirure quelquefois nous assaille.

    Même s’il nous faut pâlir devant tant de grisailles,

    c’est d'une sainte aubaine que d’être né vivant.


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    Rester en Soi

                                                                                                          © Clo Hamelin  

        

     

    Je pourrai rester ainsi des heures sans penser.

    À ne rien désirer, laisser couler le fleuve,

    s’attacher à son flot.

    Enchâsser le soleil dans mon âme en quiétude,

    ne jamais plus se lier aux tristes habitudes.

    Ignorer les râleurs lâcher leurs doléances.

    Ne plus rien leur céder par le ricanement.

    Mais plutôt laisser dire et les laisser passer.

    Quelle autre quête que de juste fleurir avec les saisons,

    boire l'eau de la rivière, s’étonner sous le vent,

    étreindre mon compagnon, ensemble sur l'azur.

    Et tant d'autres ivresses sans jamais se lasser.

     

    Juste rester en Soi…


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    Sans titre ni vernis

                                                            © Clo Hamelin 

     

    Comme il a été long d'être seule

    parmi ces foules effroyables.

    Comme il a été cruel et navrant

    de se voir dépréciée sans aucune raison.

    De vaguer par un monde désenchanté de tout.

    De toujours achopper sur de rudes tristesses.

    Si bien qu'il a fallu m'échapper au long cours.

    Une fois abordée aux rives adéquates,

    je t'ai enfin connu, fidèle compagnon.

    Comme il est adorable de s'être ré-unis,

    enfouis dans les jardins.

    Nulle forêt n'est trop dense pour servir de tanière.

    Nulle mer trop spacieuse pour accueillir nos cœurs.

    Restons là tous les deux au creux de la bruyère,

    à s'inonder de miel, de soleil et de fleurs.

    Amis de toute éternité,

    nous referons les chemins à l'envers.

    Nos sens plongés dans des épîtres salvatrices

    juste connus de nous.

    Nous ne nous soucions pas de quelque gratitude,

    notre art est trop souverain pour être célébré.

    Il ne prête pas son flanc à d'amères critiques,

    nées d'une vanité révérée du public.

    Laissons pester les chiens et les langues vibrer.

    Adonnons-nous plutôt à ce qui nous est confié…


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