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                                                                          Photo : © Clo Hamelin

     

     

     

    Au loin, les Pyrénées se marbrent d’un brouillard opaque.

    Ici, un soleil éclatant et une chaleur torride épuisent les atomes.

    Venant des montagnes, parcourant la campagne, les vallons,

    un galop de pluie crépite, fulgure les sens, comme une vague.

    Une furie orageuse d’averse soudaine s’abattant sur la terre.

    L’eau et le soleil s’alliant en arc-en-ciel enserrent les monts proches.

    Chaos de particules stellaires, d'insectes vrombissants,

    de sueurs animales, d'agitation sanguine…

    Le déluge s’approche abreuvant les herbages,

    et s’abat sur nos têtes.

    Nous rentrons en nos murs, comme de pauvres mortels en péril.

    Chère nature…


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    Prenons soin de la vie et de tous ceux qui y règnent,

    comme on prend soin d'agencer des fleurs

    en bouquet dans un vase.

    Comme on prend soin d'accommoder

    l'ail et le cumin dans un plat.

    De planter une graine, comme d’apaiser un enfant.

    Prenons soin,

    de tous ceux qui ne prennent pas soin, par leur sombres attaches.

    De ceux qui ne savent pas ce que pardon veut dire.

    De ceux qui pensent que la vie est infâme.

    Enfin, prends soin de toi, tout d’abord,

    ça apaisera chacun.

     

     


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                                                   Montage : © Clo Hamelin 

     

     

    Un paysage lunaire aux formes onduleuses

    m'apparut dans un rêve éveillé sur la dune.

    Étouffée par le sable, douces routes sinueuses,

    je vis passer Layla, le sourire nostalgique.

    Gestes fermes et sûrs, la cruche sur l'épaule, lisse et si anguleuse.

    Dans le corps, parcouru par toute l'histoire du monde,

    un souffle résistant qui n’ose s'énoncer.

    L'attente du temps qui passe dans les cours ombragées.

    Fontaine étincelante de fraîcheur étranglée.

    Soleil de midi d’un zénith sans merci.

    Mutisme inflexible de non chanté, de non rêvé, de non-dits.

    Silence d'un été torride encerclé de murs blancs,

    cachant les femmes rieuses de voiles enrobées.

    Des voiles comme des grillages,

    où deux prunelles enjouées, réchappées du drap noir,

    deux lames étincelantes, survivance de l’esprit,

    deux éclats de désir, que l'on voile aux regards

    comme une impureté, délivrent l’arbitraire où elles sont confinées.

    L'éclat de leur gaieté éclabousse les pierres,

    fleurit les jardins, épanouit les roses.

    Petites voix aiguës qui consolent ou ordonnent.

    Tendresse de gazelle, rompue aux tâches ardues.

    Présence de femmes, proscrites des hardiesses du monde.

    Soustraites à l’échappée.

    Soumises au minaret.


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    Mes jardins

                                                            Photo : © Clo Hamelin

     

     

     

    Mes jardins, je les ai suivis du bout de mon pinceau,

    accrochant chaque tache de lumière à la soie pigmentée.

    Balayant souplement mes idées incongrues,

    perdues vers d'autres cieux et pourtant réunies.

    Un pinceau, dérisoire face à l'éternité.

    Des jardins de rajah aux parcs citadins,

    closerie de l'enfance à mon jardin aimé, réalité louée,

    fait d'arbres centenaires et de houleuses prairies.

    Sous le vent, des oiseaux comme des enfants rageurs

    soulèvent de leurs ailes les mystères envoûtés,

    où le Pan facétieux vous sourit l'air badin,

    et Bacchus sous le charme des baumes sidérants.

    Mes jardins, je vous aime.

    L'ombre tant recherchée sous la chaleur aiguë

    apaise ma moiteur, mes idées malvenues

    à propos des mille-pattes, ou autres araignées qui viendraient

    s'infiltrer dans mes cheveux brouillés.

    J‘ai souvent redouté, ignorant leurs coutumes, leurs invites arachnides.

    Mes enclos, faufilés dans l'ombre de mes affres, mes jardins de chimères,

    idéal éphémère, ne se réaliseront qu'au plus profond des astres.

    Que n'y suis-je déjà…


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