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    Sales promesses flasques

                                                           © Photographisme Clo Hamelin 

     

    Estomper à la lisière du noir les flots des sempiternelles clameurs.

    Estomper, estomper, il n'en restera rien…

    Ne plus croire que l'on ne peut plus. Ne pas se penser inapte.

    Cette affirmation de l'intérieur que l'on est puissant au-delà de tout,

    il nous faut l'avoir.

    S'éveiller largement aux plus effroyables infélicités qu'ils nous assènent,

    leur grand renfort de haine et de certitudes que "c'est cela qu'il nous faut".

     

    A-t-on été endormis par de sinistres chères, 

    A-t-on bu à la source fatale de la cécité ?

    Pour enfin avaler de nouvelles promesses flasques ? 

    Flasque, flasque, c'est de cela que l'on meurt. C'est à cela qu'ils gagnent.

    Un autocrate comme un tyranidé s'élance dans des libelles à faire frémir.

    Il n'y a que le fafiot qui l'enfièvre, la surcote à court terme. 

    Et ses aminches agités devant tant d'occasions nous forcent à la dérive

    de nos santés, de nos enfants, de notre vie.

     

    Les chiens de garde, ignorants, suivent leurs maîtres pour un salaire livide, 

    et tapent, tapent, parfois à s’en réjouir, sur des corps comme eux-mêmes.

    Les hurlements, les imprécations fusent au-dessus des têtes éclatées par les feux cruentés.

    Quel est-il le prophète incertain qui viendra leur fourrer le nez dans leur raclure.

    Il n'y a donc personne ici bas pour asseoir cette légitime attente

    Car les pouacres demandent à être encore élus, munis de leurs perpétuelles complaisances. 

    C'est pléthore de menaces, cette sécurité qu'ils ont improvisée en leurs songes aléatoires.

     

    Par milliers, des remèdes supposés ont envahi la Terre.

    A coup de dollars, de monnaies incestueuses.

    De ces chambres sourdes d'où s'épanouit l'infecte.

    Ça se vend, ça s'achète, ça s'injecte, pour le plus grand bonheur des désaxés du fric.

    Les mêmes forcenés qui violent des enfants, pervertissent des jeunes femmes, racontent des bobards.

    Oui, j'accuse ces mêmes ladres qui n'ont aucune éthique. 

    Allez-y, conspuez-moi, dites que je suis conspire, dites-le, car c’est celui qui dit qui l’est. 

     


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    Cette houle

                                                                                          © Clo Hamelin

     

     

     

    Sur la lande éblouie de lumière, des vagues d’herbe roulent sous les vents d’aval,

    aboient des chiens perdus.

    Juste une entaille de soleil entre les branches

    irrigue mon œil ébahi de tant de grâce ardente.

    Les chants d’oiseaux éclairent mes oreilles.

    Mes cheveux empoignent le vent qui passe.

    Un effluve d’algues imprègne mes narines.

    Le goût du sel sur ma langue, c’est la mer non loin.

    Comme une douce mélodie,

    l’infini ressac de la mer, plus bas sous la falaise.

    Murmure d'écume chuinte entre les galets, quand elle s'étale

    immense, épuisée, rompue par les rochers aigus.

    Brisants qui saillent sous l'assaut des tempêtes millénaires.

    Rochers qui savent et respirent, se forment sous la houle.

    Tout est doué de sens et de formes.

    Rouleaux qui tanguent donnant au sable des rondeurs et des creux

    inscrits dans la  mémoire des plages.

    Vagues si tendres au matin tôt, qui peuvent si bien échouer

    les bateaux dans leurs magnifiques colères.

    Houle de mon cœur, flûte enchantée des conques nacrées,

    petites cavités d'humus,

    terre d’élixir, mer de vibrance.

    J’irai m’y fondre, éclairée d’euphorie.


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    Mal au Monde

                                                                                          © Clo Hamelin

     

     

    La machine sombre et implacable, munie de son détestable et putride malaise a bien mené son calcul.

    Au bord du précipice qu’elle s’est elle-même creusé, elle refuse d’y tomber.

    Et par de mauvais artifices, de piètres mensonges, de grotesques malfaçons,

    cette machine de chair, d’idéologie et de brutalité, de pouvoirs iniques et inassouvis,

    nous muselle sous des masques et dans l’isolement le plus sordide.

    Que va-t-il en sortir ?

    Par trois fois, ils nous ont cloués à nos portes comme au temps de la peste.

    Par trois fois, ils nous ont barbouillés de mensonges pour mieux nous injecter leur poison.

    Allons-nous laisser faire encore longtemps jusqu’à ne plus avoir envie de nous lever ?

    Qu’avons-nous absorbés pour être aussi mutique ?

    Allons-nous nous laisser infecter sans un mot ?

    Allons-nous laissé nos enfants qui naissent ignorer ce qu’est un sourire ?

    N’allons-nous pas plutôt traîner ces ladres cossus dans la boue dont ils nous ont couverts ?

    Leur peur bleue de se savoir vaincus, devant nos masses terriblement décidées à les voir passer à la fosse,

    les a fait concocter pour nous une mort méphitique.

     Ils ont peur de notre ampleur. Nous restons nombreux et impuissants.

    jusqu’à quand…

    Un de ces incertains oiseux sans aucun complexe palabre : « Un scientifique sans conflits d’intérêt est sans intérêt ».

    Il devrait se pendre lui-même.

    J’ai mal au monde.


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    Ecrire, c'est…

                                                                                         © Clo Hamelin

     

    Écrire, c’est comme peindre un tableau. 

    La lenteur de la soie comme une plume hésitante à délivrer son mot. 

    Le début d’une histoire. 

    Écrire, c’est extraire du néant des choses négligées, 

    que l’on a oubliées, résolument niées.  

    Qui guériront à force d’être remises au jour. 

    Écrire, c’est élever les mots pour que d’autres surgissent, 

    s’érigeant en pamphlet contre l’absurdité, 

    lâche ignorance, décérébrée immonde. 

    Écrire, c’est dérouler l’injuste, le faire savoir. 

    C’est rétablir le vrai, diffuser la parole. 

    Délivrer à chacun ce qui n’est jamais su. 

    Écrire, c’est déballer l’infecte qui réside en chacun. 

    Dévoiler l’imposture, pénaliser l’abject, 

    tous les parjures du monde qui nous ont ensevelis. 

    Écrire, c’est se réjouir de vivre et de le distribuer. 

    C’est échanger les rires, faire connaître les larmes. 

    Rassembler les courages pour ne plus avoir peur. 

    Écrire, c’est un devoir de vie. 

    De ne plus faire semblant de ne pas avoir vu. 

    C’est rester vigilant face au totalitaire. 

    Écrire, pour ne plus se taire, 

    pour ne pas s’enfermer une vie entière  

    dans le confort de l’indifférence silencieuse. 

    Se taire, c’est se tapir devant l’arbitraire. 

    Abdiquer ce que l’on est, 

    se désister de vivre. 


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    L'Art des mots, les mots de l'Art

                                                                       "Paysage de l'Esprit" © Clo Hamelin

     

     

    La chose n’est pas le mot.

    Un arbre pourrait tout aussi bien se nommer fourchette ou vélo ou maison.

    Le mot n’est pas la chose.

    C’est un temps, un lieu où les mots semblent comme une excuse expliquer le motif du tableau.

    Un tableau qui touche au plus profond de soi n’a pas besoin de mots, il se suffit à lui-même.

    Si le mot le revêt, c’est qui lui manque l’essentiel.

    Seul un tableau pauvre, sans rien qui retienne le cœur, a besoin des mots pour l’habiller

    de valeur. 

    On s’étouffe de mots pour le légitimer.

    Les mots n’éclairent rien. Les mots encombrent tout.

    Si le peintre élucide son message par les mots, alors qu’il devienne écrivain.

    Ce n’est pas le propos de l’Art que de se justifier.

    L’Art n’a pas besoin des mots.

    A moins de s’en servir pour griffonner des nouvelles, des poèmes, des romans et des contes.

    Les mots endossent alors une robe de rêves et deviennent l’Art. L’art des mots.

    Les mots soudain anoblis par l’art de les composer trouvent leurs lettres de noblesse.

    Un mot comme un bateau accroché au bijou d’une plume, échoué sur une page blanche, dans une rature de trait.

    Un mot qui déclamera la joie, la plainte, une plainte comme une saignée sur le blanc du papier.

    Sur le blanc de la toile, de l’insondable blanc de la toile, de la page blanche profondément démesurée.

     

    Et le silence, lui, n’est-il pas plus éloquent ?

     

    Clo Hamelin (« Extrait de L’Etoffe du cœur »)

     

     


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