•  

    Reclus

                                                             "Anima Mundi" © Clo Hamelin Lait de cire et pigments

     

    Les rues de pluie esseulées, 

    les ombres passent sur les murs s’éloignant d’elles-mêmes 

    La confusion embrume tout et tous. 

    Des musiques insignifiantes synthétiques nous abreuvent de leurs notes banales. 

    Une trahison des oreilles. 

    Des écrits sans saveur dénués d’ardeur encombrent les librairies, 

    pauvreté de l’esprit.  

    Le taxi jaune prend la rue droite qui mène à l’arrière-monde. 

    C’est une sphère déjantée, un milieu sans éthique. 

    La Médiocrité Reine. 

    Le théâtre ouvert à toutes les corruptions, à toutes les bassesses… 

    J’ai vu tant de putrescence, d’abandon et d’opprobre,  

    à devenir aphone. Sens "tapagés", mais regard éclairé. 

    Faire toujours le même travail pour que les gens te reconnaissent et ne se paument pas.  

    Pauvres chétifs de l’âme, il leur faut des repères, sinon ils sont fichus. 

    Habitués qu’ils sont à la banalité, à l’indigence des mots.

    Des mots qu’ils ne comprennent plus et confondent avec d’autres.

    D’Hui n’est plus un jour, il est plusieurs. 

    Mais il ne faut pas mollir, il faut subsister comme artiste 

    car ils se retourneront contre nous. 

    Qui ne savons plus où nous rendre dans les images de couleur. 

    Abreuvés de tant de modèles et d’histoires. 

    Mais l’on continue malgré tout, le chemin est ouvert, la fin approche… 


    votre commentaire
  •  

                                                                  © Clo Hamelin  

                                                                        

    Nous ne pleurerons plus sur vos forfaits immondes

    Nous prétendons goûter à de saines entreprises

    Ne plus prêter le flanc à vos sordides méprises

    La vie est ainsi faite que nous ne pouvons plus

    rengorger nos disputes et nos adversités,

    nos fiertés de nous-mêmes, nos egos infatués

    On ne peut plus laisser faire de telles actions putrides

    On ne peut laisser faire les rats dans nos affects

    Faufiler au travers de notre humanité

    Il y a trop d’algarade, de friction et de heurts.

    Ne pouvez-vous comprendre les choses en profondeur

    Elles ne se situent pas dans le gain et l’opprobre,

    Que cela ne sert à rien de remuer la raclure.

    Que juste la douceur, clémence en son beau nom

    Peut apporter bien plus qu’une vile aventure.


    4 commentaires
  •  

                                                            © Clo Hamelin

     

    Loriot de mon cœur accroché au jardin,

    ramage fleuri qui me tire de mes rêves.

    Tes chaudes arabesques vocalisent sans trêve,

    mettent une frange à ma nuit, rajeunissent mon matin.

    Milan du soir aux ailes pourfendant les nuées,

    fondant comme une flèche sur l'insoucieuse proie.

    Grisollements têtus de la blonde alouette,

    qui sépara jadis Roméo de Juliette,

    perçant le firmament de sa petite voix.

    Bêtes des champs craintives

    affectant le chaos du sapiens indiscret,

    mais souvent attentives au moindre bruit suspect.

    Je vous tiens compagnie dans le détour herbeux quand la lune est luisante.

    Attachée à vos ailes, élytres vibrants, respirant votre humus, m'abreuvant de rosée.

    Que d'agapes champêtres avons-nous dégustées !

    Enfouies sous la ramure, de bastides boisées, jouant à saute-grillon,

    jeu de l'oie intrépide aux teintes forestières,

    trictrac luzerne et autre jeu de dés.

    Au matin je soupire de déjà vous quitter, coccinelles vernissées,

    lézards véloces et tièdes, passereaux jacasseurs…

    Mais ne nous quittez pas jolies bêtes des champs,

    sauterelle dorée, libellule ma sœur.

    Nous avons trop besoin de votre compagnie, nous sommes si liés

    que l'extinction d'un seul suffit à nous radier.

    Prenons soin de vous tous qui nous apportez tant,

    et cessons d'accabler la terre de ces intrants.

    Nous n'avons qu'elle en somme...

    Loriot de mon cœur, accroché au jardin,

    ramage fleuri qui me tire de mes rêves.

    Tes chaudes arabesques vocalisent sans trêve.

    Je ferme les paupières sur un monde à sa fin.


    6 commentaires
  •  

    L'accueil du jour

                                                              © Clo Hamelin 

     

    Je prends en son mitan le jour qui s’épanouit.

    La douceur de ses rives qui enlace ma vie,

    et me laisse porter par le fleuve multivers.

    Croisant au firmament d'accueillantes étoiles,

    rebondir enfin ingénue sur la Terre,

    cette belle planète en ses fragiles destins,

    pour mieux y rapporter des nouvelles d'outre-mondes.

    Se pencher à l’oreille de tous ces beaux matins,

    et souffler gentiment à l'oreille des songes : 

    « Quand nous aurons compris que l’Esprit crée le monde,

    nous cesserons peut-être nos humeurs vagabondes,

    nos aigreurs sordides,

    nos peurs nauséabondes. »


    votre commentaire
  •  

    Silence de l'intérieur

                                                                                     © Clo Hamelin

    Silence de l'intérieur, une mer au matin.

    Ça pense, le mental, ça pense, ça ne cesse de jongler,

    ça escamote même ce qui est cogité…

    Mais le silence de l'intérieur, si rare, si précieux,

    coquillage singulier, oreille de l'Univers,

    qui si l'on n'y prend garde, s'esquive dès sa saisie.

    On ne peut le tenir, le forcer à rester.

    C'est comme un enfant libre aux taciturnes rives.

    Aux franges du mystère de cette belle loi,

    je me laisserai guider, en toute certitude.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique