• La rêverie, éveillée…

     

     

     

    Le rêve éveillé

                                                                                 © Clo Hamelin

     


    Attablée, avec autour des visages légendaires
    ,

    bardée de papiers lisses, de crayons chamarrés, 

    j’esquissais des femmes aux corps encagés dans les méandres du monde. 

    L’écriture qui courait, inondant le Velin. 

    Je dictais mes mots à la plume, répondant aux sanguines carminées, cyanurées d’encre bleue. 

    Tout autour, ça piaillait en tous sens, des hommes aux cheveux d’algues 

    traçant de grandes fresques hardies, et criant :

    « Peignons là où se trouve la lumière  ! », 

    Et nous partions tous dans de grands éclats de rire, sans raison. 

    Je m’enfonçais soudain dans les dédales d’un ruban serpentin. 

    Où chaque volute expulsait une toile intrépide, un poème audacieux. 

    Des moines milanais aux voix d’outre-tombe

    chantaient des hosanna au plus haut des cieux, sur une musique fantasque. 

    Dante sauta d’un nuage et retomba sur la table pour y boire l’amrita, 

    me couvant de yeux tendres. 

    Une corde de guitare murmura un sanglot. 

    J’avais rêvé…

    Avais-je dormi… 

    Le papier était là, les pinceaux m’attendaient… 

     

     

     

    « Une si petite lueurLe début de la fin »

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